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Gilles Dorronsoro & Thomas Guibert - Quel avenir pour l'Afghanistan ?


Mardi 19 octobre 2021, dans le cadre de sa deuxième conférence de l’année, l’association Place au Débat ! a eu le plaisir d’accueillir Gilles Dorronsoro, professeur de sciences politiques à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et spécialiste de l’Afghanistan, ainsi que Thomas Guibert, premier conseiller de l’Ambassade de France à Kaboul.





"Nous n’avons besoin de personne pour parler aux talibans"

En début de conférence, nous avons abordé la question des relations historiques étroites entre la France et l’Afghanistan. Thomas Guibert a soutenu que la décision de retrait du pays était structurante dans la diplomatie française au cours de cette dernière décennie. Ainsi, aujourd’hui, le lien entre ces deux pays est purement institutionnel. Néanmoins, Gilles Dorronsoro nous le précise : il faut maintenir le dialogue avec les talibans, sans intermédiaire, sous le prisme de contacts directs, de personne à personne. L’État islamique ne sera pas reconnu tant que les talibans ne font pas leurs preuves afin d’être considérés comme des interlocuteurs valables, mais la France n’a pas besoin de le reconnaître pour converser.


"Une totale désorganisation occidentale"

Selon Thomas Guibert, il est essentiel de saluer les initiatives privées et non gouvernementales dans l’exfiltration de la population sur place car nous avons fait face à une totale désorganisation occidentale. Nos deux invités se sont accordés sur un fait : le retrait de la communauté internationale est un échec. Ils ont également pointé du doigt le comportement des américains s’apparentant à une débâcle, malgré la finalité prévisible des conséquences de leur repli.

"Deux pays paraissent intéressés par un rôle en Afghanistan : la Turquie et le Qatar"

Au cours de cette ré-organisation politique et diplomatique la Turquie et la Qatar sont possiblement voués à se saisir du retrait américain pour s’ériger sur le devant de la scène au Moyen-Orient. La Turquie souhaite persister dans sa conquête diplomatique en se plaçant entre les pays musulmans et occidentaux. Les qataris, eux, ont intérêt à négocier pour une acceptabilité internationale du gouvernement taliban, dans l’objectif de renforcer leurs relations avec le Pakistan et la Chine. Cette politique d’hyper-activité diplomatique les sécurise.


L’ensemble de l’équipe de Place au Débat remercie chaleureusement Gilles Dorronsoro et Thomas Guibert pour leur participation cette conférence et les étudiants pour leur participation.


À bientôt pour de nouvelles conférences !



Marin PLATHEY


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