Jeudi 27 janvier 2022, Place au Débat ! a organisé sa deuxième conférence du cycle des élections présidentielles 2022 en compagnie de Nathalie Arthaud, candidate du parti Lutte ouvrière. Durant cet échange, notre invitée est revenue sur sa vision de la société en termes de lutte des classes et nous a proposé son programme politique.
"Je ne suis pas une femme politique, je suis une communiste révolutionnaire"
En début de conférence, Madame Nathalie Arthaud, interrogée sur son parcours politique, a bien rappelé ne pas revendiquer d’appartenance à la gauche gouvernementale. Lutte ouvrière n’a pas vocation à gérer notre société capitaliste et n’est pas un parti de politiciens qui vise des places dans les institutions. En effet, son objectif est d’aider les travailleurs à se battre, à s’organiser face à l’exploitation et à se défendre par eux-mêmes.
En référence à Léon Blum qui disait s’être heurté au mur de l’argent, Madame Nathalie Arthaud a ensuite appuyé sur le fait que l’échec de la gauche n’est pas qu’un procès d’intention. En effet, l’extrême-gauche a déjà été au pouvoir et s’est inscrite au cœur du système capitaliste sans le réformer, système au service des riches, manipulé par les lois non écrites du profit et de la concurrence.
"Mon pays, c’est la classe ouvrière internationale"
Madame Nathalie Arthaud souhaite maintenir l’idéal communiste de la démocratie, qui tend vers une société où les moyens de productions et les grandes entreprises sont aux mains de la population. Cette analyse de la société en termes de classes sociales implique que Lutte ouvrière ne défend pas une lecture du monde selon les institutions, mais davantage selon la domination d’une classe sur l’ensemble de la société. Une lutte de classe se joue dans chaque pays, et notre invitée est dans le camp des travailleurs.
En ce sens, elle propose entre autres de produire de façon à satisfaire les besoins de la population et d’abandonner le productivisme. Cela passe par l’expropriation de toutes les multinationales qui devraient être des propriétés collectives et mettre leurs compétences au service de la population. En outre, notre invitée a échangé avec nos étudiants à propos de la dette, qu’il n’est selon elle pas question de rembourser car elle appartient essentiellement à la bourgeoisie. Madame Nathalie Arthaud suggère également d’interdire le licenciement.
"Nous pouvons nous sauver nous-mêmes, à condition de prendre conscience de la force que l’on représente"
Madame Nathalie Arthaud a affirmé que les travailleurs ont un levier et un pouvoir sur la société, et qu’ils représentent ainsi une importante force sociale. Ce n’est d’ailleurs pas par la réforme que la gauche sociale-démocrate - qui a certes provoqué de maigres avancées sociales dans notre histoire - avancera, mais par la révolution.
En 1936, ce n’est pas Léon Blum qui a engendré les réformes, mais les grèves et les occupations d’usines. Il en est de même pour la gauche en 1981 : une révolution est toujours entraînée par un mouvement social qui vient des travailleurs. Dans notre société, les relations sont toujours un rapport de force qui ne peut pas être incarné par un homme mais par des classes et des formes sociales.
L’ensemble de l’équipe de Place au Débat remercie chaleureusement Nathalie Arthaud pour sa venue à Sciences Po Lyon, les étudiants pour leur participation, ainsi que le personnel de Sciences Po Lyon pour leur soutien dans la tenue de cet évènement. À bientôt pour de nouvelles conférences !
À bientôt pour de nouvelles conférences !
Cassiopée DHRAMI
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